Le mardi 5 février 2025, l’impatience régnait au cinéma La Balzac, situé en plein cœur de l’Avenue des Champs-Élysées. Une poignée d’amateurs d’histoire s’est réunie pour la
première projection presse du film « FANON », une œuvre poignante qui retrace la vie de Frantz Fanon, figure emblématique de la décolonisation et fervent défenseur de l’identité noire.
Pendant plus de deux heures, la salle numéro deux du Balzac a été le théâtre de la vie du docteur Frantz FANON.
FANON naît en 1925 à Fort-de-France, en Martinique, dans une famille antillaise de la classe moyenne. Très tôt, il est confronté aux réalités du racisme et des préjugés. Cette réalité le pousse à étudier la médecine et la psychiatrie, disciplines qu’il embrasse avec passion.
En 1953, il s’installe en Algérie, alors sous le joug colonial français, où il exercera en tant que psychiatre pendant la guerre d’Algérie
C’est dans ce contexte tumultueux que FANON va forger une pensée révolutionnaire qui
marquera à jamais le combat anticolonial.
Le film « FANON » ne se contente pas de relater des faits historiques ; il plonge au cœur de la psyché de cet homme complexe, qui a su observer et analyser la société coloniale avec une acuité rare. À travers son regard, les spectateurs découvrent un homme engagé, qui ne se limite pas à soigner les corps, mais qui s’attaque également aux maux de l’esprit.
Le récit cinématographique nous emmène dans les couloirs de l’hôpital où il travaille, mais aussi dans les rues d’Alger, où il écoute les récits de ses patients, souvent marqués par la violence coloniale. Chaque rencontre, chaque échange, devient une source d’inspiration pour ses écrits. Son œuvre la plus célèbre, « Les Damnés de la Terre », est une dénonciation virulente du colonialisme, qu’il décrit comme un système de déshumanisation. Ses mots résonnent avec force : « La décolonisation est toujours un phénomène violent. »
Le film met également en lumière la complexité de la pensée fanonienne, oscillant entre la psychiatrie et la philosophie politique. Fanon ne prône pas seulement la violence comme moyen de libération ; il explore également les mécanismes psychologiques de la colonisation et de la négritude, posant les bases d’une identité africaine nouvelle. Sa réflexion sur la culture et l’aliénation continue d’inspirer des générations d’intellectuels et d’activistes.
À travers le film, nous avons non seulement redécouvert un homme, mais aussi l’héritage d’une lutte qui transcende les frontières et les époques.
En cette projection, l’Étoile de l’Afrique a renforcé son engagement à poursuivre le combat de Frantz Fanon, à défendre les voix des opprimés et à célébrer la richesse des cultures africaines.
« FANON » nous rappelle que la mission de Frantz Fanon est encore plus que jamais d’actualité et que son message continue de résonner dans le cœur de ceux qui aspirent à la liberté et à la dignité.
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